Respect de la biodiversité, amélioration des conditions de travail et mutualisation de matériel en CUMA : le trio gagnant !

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La Fédération Régionale des Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole Grand Est accompagne près d’⅓ des agriculteurs de son territoire (12 000 adhérents sur la région). Face à une attente sociétale forte en faveur de la préservation de l’environnement, les nouvelles solutions techniques (technologies numériques embarquées, robotique...) permettent à la fois d’y répondre et d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs. Leur coût élevé et l’accompagnement dont peuvent bénéficier les utilisateurs rend la mutualisation grâce au modèle CUMA particulièrement adaptée. C’est le thème du projet ACTAGA (Amélioration des Conditions de Travail des Agriculteurs Grâce à l’Agroécologie).

La réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques constitue une attente sociétale forte et une nécessité pour préserver la santé des citoyens, des applicateurs, et respecter la biodiversité. Pour autant, les agriculteurs bio se retrouvent bien souvent contraints de désherber leurs cultures à la main, ou avec des outils peu ergonomiques qui induisent des conditions de travail particulièrement difficiles. Face à la pénurie de main-d’œuvre dans l’agriculture, le recours à la mécanisation raisonnée avec des outils adaptés va probablement s’imposer dans ces exploitations. Par ailleurs, même en agriculture dite conventionnelle, l’interdiction du glyphosate à très-court terme a des conséquences concrètes sur le quotidien des agriculteurs, puisqu’elle implique d’investir dans de nouveaux outils encore peu connus. En effet, le recours aux solutions alternatives de désherbage mécanique (bineuses, houes rotatives, herse étrilles, roto étrilles…), ou électrique est aujourd’hui encore limité pour cette raison (méconnaissance), mais aussi du fait de la présence de technologies numériques embarquées (capteurs, caméras, voire pilotage à distance sur le matériel de traction ou le matériel tracté) que ne maîtrisent pas ou peu les utilisateurs, et de leur coût.
Certains nouveaux matériels comme les robots de binage automatique peuvent en effet avoisiner les 100 000 € (exemple : Farmdroid de la société Stecomat). Pour autant, c’est l’agriculteur lui-même qui bénéficie en premier lieu des effets induits par le moindre recours aux pesticides. Notons également que, si le désherbage mécanique est un enjeu majeur, il est loin d’être le seul.
Donc, le respect de la biodiversité et l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs sont intimement liés.
Par ailleurs, le partage du matériel en CUMA est une des réponses aux problématiques des agriculteurs. En effet, l’analyse montre que la maîtrise des charges d’exploitation et la rupture de l’isolement sont des enjeux majeurs, auxquels répond directement le modèle CUMA, qui capitalise sur la richesse sociale d’un groupe d’agriculteurs qui travaille ensemble, tout en promouvant l’agroécologie et en mutualisant le matériel pour diminuer les charges.
Donc, respecter la biodiversité passe par la mutualisation du matériel agricole, enjeu auquel répond le modèle CUMA
Le projet ACTAGA a ainsi consisté en cinq phases successives, conduites avec le soutien de l’ANACT et de l’ARACT Grand Est, et en partenariat avec la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et les Caisses d’Assurance Accidents Agricoles (CAAA), ainsi que le cabinet d’ergonomie Action Industrie.
Pour commencer, une analyse fine des besoins existants en partant du terrain a permis de confirmer les sujets prioritaires. Elle a été réalisée sur base d’un questionnaire élaboré avec les agriculteurs et viticulteurs du réseau CUMA, permettant de recueillir des informations quantitatives, ainsi que des entretiens individuels pour préciser les besoins. Dans un deuxième temps, il a ainsi été possible de réaliser des tests d’observation du fonctionnement du matériel pré-identifié, plus spécifiquement dans les domaines de la viticulture de précision, du désherbage manuel et mécanique, ainsi que de l’affouragement en collectif. Ces éléments ont ensuite permis de préparer un guide dédié à l’amélioration des conditions de travail qui s’adresse :
–    A des animateurs de collectifs agricoles
–    A des leaders de structure qui jouent un rôle de coordination ou d’impulsion (par exemple des Présidents de CUMA)
Ce guide, qui peut être téléchargé par tous, a pour but de favoriser l’intégration de la dimension agroécologique dans les projets d’investissement portés par des collectifs agricoles, et de les guider en l’intégrant de la conception à la réalisation du projet.
Les deux dernières phases du projet ont pour but de tester ce guide sur des projets d’investissement, et pour finir d’en diffuser les enseignements pour favoriser une montée en compétence des agriculteurs.

Le guide ACTAGA est à télécharger ci-dessous : 

Guide ACTAGA