Les Cuma achètent : des bineuses

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Vaste sujet que celui du binage ou tout bouge depuis quelques années. Les Cuma font partie des acheteurs de bineuses, mais plus forcément de la même chose que par le passé. Nouvelles cultures, nouveaux volumes annuels, nouvelles technologies font que les achats sont de toutes sortes, allant du très simple au très technologique.

Un marché récent en rupture avec le passé
Sur les 113 bineuses dénombrées en Grand Est, plus de la moitié ont moins de 5 ans d’activité et les années 2017 à 2019 ont vu l’achat de 46 machines.
Les évolutions technologiques et, dans de nombreux cas, le soutien des PCAE ont amené à des achats de machines avec des systèmes de caméra de guidage et des options.
L’évolution des surfaces en bio a aussi dans certains cas fait naître de petits groupes sur des bineuses à céréales.
En chiffres, alors qu’une bineuse achetée il y a 10 ans valait 17200 €, elle vaut aujourd’hui 39300 € en moyenne.
Derrière ces chiffres, c’est le grand écart, avec des bineuses maïs 6 rangs toutes simples à moins de 10000 € pour aller vers des modèles 6 m guidés par caméra à 40 à 60000 € et dans certains cas des modèles de 12 m pour céréales, avec caméra et gps qui dépassent dorénavant les 120000 €.

De nouveaux acteurs sur le marché
Monosem, ou encore Carré sont des marques historiquement implantées dans le monde du binage.
Si on analyse les 5 dernières années d’achat en Grand Est, elles sont encore présentes mais pour seulement un tiers des ventes.
De nouveaux acteurs spécialisés dès leur apparition sur les modèles avec guidage optique ont permis de répondre aux demandes des groupes en recherche de technologie pour plus d’efficacité des chantiers. 
Garford en est l’illustration avec près de 30 % des ventes récentes et du matériel aussi bien spécialisé en céréales ou décliné pour les cultures à grand écartement.
Cependant, d’autres acteurs apparaissent avec du matériel adapté aux grosses surfaces ou à des situations de sol plus difficiles, notamment sur les terres de Barrois caillouteux. Les bineuses Phénix, construites dans l’Yonne ou encore Horsch et Steketee vont sûrement prendre des parts de marché à l’avenir.
Dans le monde de la betterave, Agronomic est plus connu et propose des machines à guidage simple en 12 rangs à 45 cm pour environ 30000 €.

Une approche géographique montre que la culture de betteraves induit des achats puisque près de 74 % des bineuses en parc proviennent de Champagne Ardenne, avec 40 % du parc uniquement dans l’Aube.

Quelles perspectives pour ces outils en collectif ?
Après les incitations financières, vient l’heure de savoir comment on utilise collectivement ce genre de matériel. Pour les cas les plus simples de binage de maïs par exemple, chacun va prendre si besoin l’outil et la somme à payer restera modique. Par contre, dans des cultures de colza ou de tournesol, et avec du guidage, les surfaces à travailler augmentent et l’organisation autour du tracteur prend toute son importance. 
Quel tracteur, roues étroites, tracteur partagé sont des questions à clarifier au départ pour ne pas perdre des heures disponibles qui sont parfois précieuses.
La question de la compétence des chauffeurs est aussi à mettre en balance avec des outils à la technologie omniprésente. Mais, au regard des quelques exemples de machines de 12 m utilisées dans de grosses exploitations, la capacité de travail est telle que 400 à 700 ha annuels de passage peuvent être réalisés avec une organisation optimale.

Et pour terminer, la question du tarif appliqué est aussi à mettre en regard des prix des produits qui sont économisés. Cependant, des bineuses récentes, toutes options seront difficilement facturables à moins de 25 €/ha.
C’est un sujet qui restera à observer dans les années à venir pour voir comment se comporte le vieillissement et les évolutions proposées par les constructeurs.
 

Bineuse Eric 2

Bineuse eric 3

bineuse eric 4